Premier match U11 en supporter (Dijon - Belfort le 14/02/09)

[McManus]

Ce samedi soir, pas d'école de glace ni d'entraînement à Dijon. Ce Samedi soir, deux matches se jouent. Dijon - Strasbourg à 20h30, tout le monde en parle, mais ce n'est pas de ce match là dont je parle.

Ce dont tout le monde parle, chez moi, depuis une semaine, c'est la rencontre U11 Dijon - Belfort.

En ce qui nous concerne, ce match était une grande première, LA grande première. Premier match U11, en famille. Mon fils rechigne un peu, pensez... il ne pourra pas s'amuser à apprendre, ce soir, à l'école de glace.
On lui explique qu'on ira supporter les U11 de Dijon, qu'ils sont un peu plus grands que lui, qu'ils jouent, marquent des buts, s'éclatent. Comme lui, en plus grand.
On prend ma crosse, Papa ? Non, on va soutenir tes copains de la section U11 ! On ne va pas improviser un match en tribunes, avec ta crosse. Il est impatient d'utiliser sa crosse aussi haute que lui, c'est curieux, la crosse le fascine. Je pensais que les épaulières et le casque allaient dormir avec lui sous son pyjama, eh bien non, le top de l'attirail frime et fierté, quand on a cinq ans, c'est la crosse...

Donc, depuis une semaine, dans la cuisine, dans le salon, partout, se jouent des Dijon - Belfort à grands coups de crosse improvisée (tout y passe, une hache en plastique, un pied de biche du coffret petit bricoleur) et différents palets improvisés, bouchons de bouteille de lait, éponges rondes, cartons découpés scotchés.

On sonne la fin des hostilités sur carrelage, il faut aller à la patinoire, coup d'envoi à 18h30.

Tout premier match pour moi dans cette catégorie. A part les rencontres Ligue Magnus à Dijon, je n'ai jamais rien vu d'autre (et quelques matches NHL sur une chaîne du câble il y a quelques temps).

J'y vais de mon regard tout neuf, ça va sembler débile aux habitués, mais rappelez-vous votre premier match, vous ! Les petits sont petits, ou pour certains bien grands. Des différences de gabarits importantes.
Tout y est, on sent que c'est concentré, on est sérieux sans se prendre au sérieux. Des parents jouent les coaches, et Michel Célestin est là aussi.

Coup d'envoi, je découvre des hockeyeurs qui maîtrisent tout. Le maniement de la crosse est là, les patins ne divaguent pas. Bien sûr, par instant on s'agglutine un peu autour du palet, mais rien de grave, ça joue. Et ça joue pas mal du tout.
Ça s'engage, on n'hésite pas, en U11, et on s'organise, le jeu est construit, personne ne compte les spots ou fait coucou à Papa et Maman assis là-haut.
Je découvre les sonneries toutes les 1'05". J'ignorais qu'on saucissonnait le jeu si régulièrement.

J'ignorais aussi les groupes désignés et repérés par les brassards. C'est bon pour leurs petits cœurs, et bon pour que chacun ait un temps passé sur la glace équitable. La Fédération Internationale a imposé cela après que des coaches aient un peu tiré sur la ficelle, privilégiant la gagne en faisant jouer les meilleurs, cantonnant les autres (qui ne s'amélioreront jamais...) au banc.

Toutes les minutes, le palet est laissé là où il est. C'est assez étrange, presque déroutant, au début. On en voit d'ailleurs certains qui pestent et claquent la glace, quand, lancés et en passe de placer l'attaque qui va bien, la sonnerie les stoppe immédiatement.
Le petit ballet des changements est bien réglé, discipliné.

Bon, mais on joue, ce soir. Belfort marque le premier but, dans la première période. Je n'avais ni chrono ni carnet, je ne savais même pas que j'allais raconter ça ici. Ils sont heureux les mômes, ça se voit. Les dijonnais, ils sont remontés, ils vont se refaire.

Je peux vous dire que les supporters ont crié à s'en briser la voix, et que l'équipe de Dijon et celle de Belfort, étaient bien contentes de jouer.
Chez les adultes, on disait au bord de la glace, "le principal, c'est qu'ils s'amusent". Et c'est vrai, c'est le principal. On ne progresse pas, à 11 ans, sans s'amuser. Ils vont progresser encore et encore, si on en juge par leurs mines réjouies, et par le festival de fin de match.
Tous se sont jetés sur le goal, ont monté un à un, les uns sur les autres un petit tas sur ce pauvre mais heureux goal (et doué).
Puis, la liesse s'est poursuivie par un grand élan qui s'est fini couché sur le dos, en glissade dans les rambardes.

Ce soir, le score final sera Dijon 3 - Belfort 1. Peu importe. C'est presque accessoire. Le principal, il était sous les casques, dans les yeux, et dans chaque équipe. Et ça se voyait.

Franchement, je n'ai jamais été très fan des sports collectifs, étant plus jeune. Pas élevé avec cette culture, ça ne m'avait pas attiré. Devenu un jeune vieux, un papa, je découvre à chaque match de hockey un truc sympa. Il y a là une alchimie, une cohésion, une intelligence de groupe, et surtout un plaisir partagé (et pour cause) que je n'ai jamais vus dans aucun sport individuel. Le hockey, c'est complet !

Après ça, j'ai enchainé sur le match de Ligue Magnus, Dijon - Strasbourg. Différent, et là, pour en parler sans raconter de banalités, il va me falloir encore potasser beaucoup et traîner autour de la glace.