PhilippeRH a écrit : ↑10 avr. 2019, 10:04
La limite des transferts est un faux problème.
Grenoble s'est renforcé à la fin avec trois joueurs bien connus. L'auraient-ils fait si Treille, Manavian et Hardy n'avaient pas été libres ? Peut-être pas à ce point.
C'est certain qu'il y a eu un alignement de planètes très favorable : des joueurs connus disponibles sur le marché, de la manne financière pour Grenoble et un effectif à perfectionner.
Faire ces ajouts aurait aussi pu leur porter préjudice, gérer des égos, des temps de jeu, des présences en PP.
Ce risque, j'y ai pensé après les signatures de Treille et Hardy.
Ceci dit il était très modéré car Treille arrivait dans un effectif comportant de nombreux internationaux (actif ou retraités de l'EdF) avec qui ce dernier avec vécu sous le maillot bleu (donc contexte très favorable à une bonne intégration).
Et Hardy était le joueur emblématique de Grenoble les saisons passées : donc il arrivé en terrain conquis.
La stabilité d'effectif de Rouen aurait pu leur conférer un avantage aussi. Mais cette fois ca a penché vers Grenoble.
Ca a penché vers l'équipe qui était la plus fraîche des deux à ce stade de la saison, la plus complète en terme de profondeur d'effectif et avec le moins de joueur "défaillant" pour une finale.
Un peu (beaucoup) comme l'an dernier.
En attendant, le mvp c'est Horak et il était la depuis le début. Le but du titre c'est Fleury, idem.
Horak a été énorme sur cette finale : trop dans l'ombre de Pintaric à mon goût alors qu'il a largement gommé l'avantage supposé de Rouen sur Grenoble vis-à-vis de ce poste précis.
Hier soir encore, il sort un gros T1 car les rouennais avaient mis tous les ingrédients pour essayer d'assommer les Grenoblois dans les 1ères 20 minutes. Et à 2-0 ou 3-0 en fin de T1 pour les Dragons, pas sûr que Grenoble soit champion.
Et en fin de match il sort les 2 ou 3 gros arrêts pour garder le 2-1.
Pour moi Horak a pour lui les match #2 et #7 tout en sachant qu'il n'a pas à rougir sur les matchs #3, #4 et #5.
Pour Fleury, je serai plus nuancé : il a marqué un peu le pas dans les matchs 3, 4 et 5... Assez bizarrement ceux perdus par Grenoble. Ce qui est certains c'est que dans le jeu avec Treille, ce sont les deux hommes qui ont le plus influencé la dynamique iséroise.
J'ai trouvé Kearney et Leclerc plus discrets sur cette finale.
On peut, et doit ?, aussi voir le problème autrement. Aleardi, Caron, Deschamps ont été des fantômes, et le PP des Dragons avec. Faillite individuelle ou succès défensif des BDL ?
Indéniablement, les non-prestations cumulées d'Aleardi, Caron et Deschamps tout au long des 7 matchs ont été rédhibitoires pour Rouen. Les 1 ou 2 buts par match que ce 3 là sont (statistiquement) censé apporter manque cruellement sur les matchs #2 et #7 (voir aurait pu changer la physionomie du match #6 - le match #1 étant une victoire incontestable de Grenoble).
Et même si des tactiques ont été mises en place pour les contrer, être aussi "
transparent" sur 7 matchs ça relève plus de la faillite individuelle que du succès défensif des BdL (parce qu'un schéma tactique ça se contourne par des ajustements).
Après si je mets "
transparent" (entre guillemet) c'est bien parce que j'estime qu'il y a 3 faillites différentes :
- Aleardi, il a beaucoup tenté, s'est battu comme un beau diable... mais a été soit mal inspiré soit malchanceux. Je ne serai pas étonné qu'il ait commencé à gamberger à partir du match #3 et que, comme souvent avec les attaquants, il se soit focalisé plus sur le fait de marquer que de faire marquer ses coéquipiers (ce qui expliquerait beaucoup de ses mauvais choix). Drap dit qu'en CHL il n'a pas pesé. Il n'a pas scoré mais a été souvent à la dernière passe (pour Deschamps). Là, il n'a même pas réussi à distribuer cette dernière passe car il s'est entêter à chercher le fond des filets.
- Caron, j'ai l'impression qu'il a été un peu bouffé par la pression de l'événement. Il ne faut pas oublié qu'il est jeune, que c'est sa première saison en LM, qu'il arrive de D1... et qu'en CHL il a eu aussi beaucoup de mal à franchir le pallier. Il y a certainement aussi un problème de fraîcheur physique : il est revenu au jeu fin janvier/début février et l'ancien préparateur physique du Rugby Club de Rouen me disait que généralement, il y a un contre-coup physique pendant 15 jours dans les 6 à 8 semaines qui suivent la reprise. Vu que Caron a été plutôt en vue dans la 1/2 finale contre Gap, je me demande si on est pas dans cette période de "
dur physique" pour lui.
- Deschamps, j'avoue qu'il n'est jamais revenu à son état de forme de début de saison après sa blessure. Pour lui, ça a été une vraie coupure dans la dynamique de sa saison cet arrêt de quasiment 8 semaines.
En tout cas Horak, Terglav ou encore Fleury auront fermé des bouches...
Je suis d'accord pour le 1er et le 3ème... mais pas en phase avec le second !
Pour moi Terglav n'a rien prouvé.
Il a fait comme Garnier à son époque : profité d'avoir un effectif pléthorique (quantitativement et qualitativement) et avec un projet de jeu connu de tous s'en sort grâce à la capacité de certaines de ses individualités de se transcender au bon moment.
A titre personnel (et vu les indiscrétions que j'avais eu à l'époque du vestiaire des Dragons), les titres de 2011, 2012 et 2013 ne sont pas du tout à mettre au crédit de Garnier : les deux premiers, ce sont les joueurs qui ont pris leur destin en main (auto-gestion tactique) et le 3ème sans l'intervention de Kiding en amont de la finale, Garnier aurait été out-coaché comme il l'avait été tout au long de la saison contre Angers.
Terglav a été à la peine tactiquement toute la SR et malgré un remaniement d'ampleur et la mise à disposition d'un armada, Grenoble remporte ce titre qu'au bout du bout d'une finale ultra serrée et pas totalement maîtrisée : la Coupe aurait pu rester en bord de Seine sans quelques poteaux, Horak et la défaillance d'individualité et du PP rouennais.
A la limite, c'est plus la victoire Reboh qui aura cru jusqu'au bout qu'il fallait se donner tous les moyens de l'emporter.