PhilippeRH a écrit : ↑02 juin 2021, 19:23
tempest a écrit : ↑02 juin 2021, 18:59
Il suffit d'établir un BONUS/MALUS sur le budget en fonction des JFLs formés dans chaque club et en activité "professionnel" en SLM,D1 et peut-être D2. le barème reste à définir mais cela permettrait à certains clubs d'avoir un surplus budgétaire (si ils peuvent l'atteindre par leur financement) et aux autres d'avoir un MALUS qui limiterait leur budget ..... Du coup, toujours possible d'avoir 10 joueurs étrangers mais sûrement de calibre moindre (à moins qu'ils fassent des chouchous et des chichis à la plage en été) !!
Je suis pour que les clubs fassent des efforts mais ça c'est tout simplement n'importe quoi.
Pourquoi ?
Doit-on rappeler comment fonctionne un club de SLM (ou autre club en société en division inférieure) ? La société gère le hockey PROFESSIONNEL, éventuellement dans certains cas la fin de formation avec les U20. C'est l'association support qui gère la politique de formation. Or, le club pro pourra avoir même toute la bonne volonté du monde, admettons les dirigeants de l'association sont mauvais, font des mauvais choix, gèrent mal leur club, etc... C'est donc au club pro d'en subir les conséquences de manière impuissante ?
On sait quelles sont les priorités pour contribuer à améliorer ça. Augmenter le nombre de petites patinoires pour augmenter le maillage de clubs et réduire les distances pour les matches dans les toutes petites catégories. Augmenter le nombre de licenciés quand c'est possible. Continuer de développer les associations de club entre divisions différentes afin que ceux qui sont formés dans les clubs les plus efficaces puissent obtenir du temps de jeu en senior, au niveau adéquat et au moment adéquat pour leur développement.
Avec ces nouveaux quotas, plus de jeunes jouerons en D2. Et progresseront. Et pourront postuler à la D1, voire certains à la SLM (on a des exemples de temps en temps déjà) même si ça peut prendre plus de temps et se faire via la D1.
Et il faut qu'on soit patients.
Je partage le constat, mais ... on ne va pas pondre du jour au lendemain les 50 patinoires manquantes pour avoir un maillage territorial correct. Soyons lucide. Ca se fait petit à petit, il y a plusieurs projets en cours ... et en parallèle la fédé (et la FFSG aussi, combat commun) se battent pour éviter de perdre des vieilles patinoires quand c'est possible.
Et je doute qu'il y ait un seul club dont le but ne soit pas d'accueillir plein de licenciés. Le programme des licences bleus semble fonctionner à plein régime aussi, donc on ne peut que se satisfaire de ce qui a été enclenché.
La France, c'est 20K licenciés pour plus d'une centaine de patinoires. Ce n'est pas non plus si catastrophique. C'est autant de licenciés qu'en Allemagne (même s'ils ont plus de patinoires, donc un meilleur maillage territorial), pas si loin que ça de la Suisse (30K, certes sur un plus petit territoire).
Et largement plus que le Danemark (5K pour moins de 30 patinoires) ou la Lettonie (7K pour une vingtaine de patinoires) par exemple. Et pendant ce temps là, nos U20 sont au troisième échelon mondial, à lutter contre l'Ukraine ou la Pologne, des pays qui sont looooin derrière, que ce soit en nombre de licenciés ou de patinoires. Il y a un vrai problème de formation.
Alors peut-être que ce problème se situe sur la tranche des enfants (c'est possible, on est sans aucun doute loin d'être parfait). Ou peut-être qu'une partie du problème se situe aussi dans la "post-formation", le passage de l'"enfance" au professionnalisme.
Et c'est là que la règle des JFL prend son sens. A court terme, elle n'a pas vraiment d'intérêt. On ne fait devenir un joueur moyen de 25 ans meilleur du jour au lendemain en le faisant jouer juste grâce à un quota. Mais c'est une règle prévue sur le temps long. Puisqu'il faut des JFL, il y a tout intérêt à en avoir des bons. Les clubs doivent renforcer leurs liens avec le hockey mineur, et ça passe par un bon travail avec le "centre de formation", ou tout au moins les U20 si on en est pas à avoir un centre labellisé. Plusieurs SASP gèrent désormais cette catégorie de transition, qui est capitale dans la bonne formation des jeunes... des futurs joueurs de l'équipe. Il y a une vraie incitation à investir dans cette tranche d'âge. A terme, ça produira du résultat.
Et si en Magnus, ajd, ça ne sert à rien d'augmenter les quotas (il ne faut pas non plus brader le niveau du chpt : lutter pour avoir sa place, jouer avec et surtout face à de bons joueurs, c'est tout autant important), l'augmenter pour les niveaux amateurs/semi-pros du dessous me semble logique. Non seulement ça incite les plus petits clubs à faire des efforts aussi, mais ça permet aussi d'offrir des perspectives aux jeunes français. Ajd, s'engager dans une carrière dans le hockey en France, c'est un pari. Il n'y a pas tant de place que ça. A 20 ans, tu peux te retrouver sur le carreau sans rien à espérer si tu n'es pas tout à fait prêt pour le niveau Magnus (d'autant que la plupart des clubs formateurs sont les gros clubs du chpt, pas forcément simple de trouver sa place tout de suite dans ces effectifs).
Avoir des places et des opportunités au niveau en dessous, ça peut t'inciter à continuer, à t'investir plus, à ne pas tourner le dos au hockey arrivé un certain âge. On évite une trop grosse déperdition de joueurs.
Et peut-être qu'au bout d'une ou deux saisons en D1, on aura un joueur prêt à relever le défi Magnus, bien plus mature qu'en sortant des rangs U20.
Bref, ça me semble une mesure logique et pleine de bon sens. Prétendre que ce ne sont pas aux clubs de pros de former, bullshit. La transition entre l'amateurisme de l'enfance et le professionnalisme, elle se fait nécessairement avec des moyens professionnels, en attente avec les ambitions du professionnalisme. Oui ce n'est aux pros de s'occuper des gamins de 10 ans. Par contre, dès qu'on rentre en U20, on forme des futurs athlètes professionnels. Et c'est normal que les pros prennent leur part à cette formation.
En rugby, la règle des JIFF a fonctionné à merveille. Là où les clubs laissaient un peu de côté leur centre de formation parce qu'ils pouvaient piocher partout dans le monde des joueurs déjà formés, ils ont été obligés de remettre les mains dans le cambouis. Bilan : la formation française est redevenue une des meilleures du monde. Avant, on avait du volume mais pas de qualitatif. Ajd, il y a les deux.
Je ne dis pas que le hockey en arrivera là hein. Pas les même moyens financiers, pas les même ressources humaines. Mais ça doit nécessairement passer là pour qu'il se passe quelque chose, pour sortir le hockey français de sa léthargie. (et comme je le dis au début du message, ça n'empêche pas de travailler sur les autres mesures nécessaires aussi; c'est un tout, parce que le hockey français n'est pas en mesure de ne cibler qu'une mesure pour être efficace ajd).
Et in fine ... si cette meilleure formation fonctionne, l'EDF aura de meilleurs résultats sur le long terme. De meilleurs résultats engendreront un intérêt supplémentaire ... qui pourrait faciliter l'installation de nouvelles patinoires. Peut-être plus d'intérêt pour la Magnus (ou le club local) aussi. Attirer de nouveaux licenciés, des gens extérieurs au sport. Bref, créer un cercle vertueux. C'est un processus de long terme. Ca ne va pas donner des résultats demain matin au réveil. Il faut le temps que ça se structure, que les changements s'opèrent. Mais d'ici 5 à 10 ans, on pourrait avoir les premiers fruits à récolter.
Et je ne vais pas jeter la pierre aux clubs pour qui, structurellement, c'est dur. Je pense à Nice par exemple, on sait pertinemment qu'ils sont isolés, loin de tout l'écosystème hockey, et que le hockey n'a jamais vraiment réussi à percer dans la culture locale. Après, on peut espérer que l'émergence de Marseille, la réouverture de Toulon, peut-être une future meilleure infrastructure locale ... permettront à ce club de mieux former, en synergie ou en opposition avec les "voisins". (On voit avec Anglet qu'on peut être loin et isolé et faire le taf qd même, une fois la culture bien implantée).